Conférence « Santé psychique et exils »

Pour l’année 2019, les équipes du Cnam et du Musée national de l’histoire de l’immigration-Palais de la Porte Dorée (MNHI) proposent quatre rencontres autour de plusieurs thématiques. La conférence inaugurale de ce cycle aura pour thème :

Santé psychique et exils

Vendredi 15 mars de 18h30 à 20h30

Cnam, amphithéâtre Abbé-Grégoire

292 rue Saint-Martin, Paris 3e

(M° Réaumur-Sébastopol, lignes 3 et 4 ou Arts et Métiers, lignes 3 et 11)

Entrée sur inscription gratuite : sylvie.ganne@lecnam.net

 

Table ronde animée par Dominique Lhuilier1, professeure émérite au Cnam, chercheure au Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD).

Avec :

  • Élise Pestre, maîtresse de conférences à l’université Paris Diderot, chercheure au CRPMS. Ses travaux de recherche s’orientent vers la psychopathologie du traumatisme, l’exil et les subjectivités à l’épreuve du monde globalisé. Elle est auteure de La vie psychique des réfugiés (Payot, 2014),
  • Laure Wolmark, psychologue et coordinatrice des activités de santé mentale au Comité pour la santé des exilés (Comede), membre du programme Non-lieux de l’exil,
  • Christine Davoudian, médecin en service de Protection maternelle et infantile en Seine-Saint-Denis et psychothérapeute à Médecins du monde Paris. Auteure de Mères et bébés sans papiers (Eres, 2018) et de deux films professionnels Accoucher en terre étrangère et Une terre d’avenir.

Les effets désubjectivants des parcours d’exils caractérisés par des expériences traumatiques majeures mais aussi par les situations d’inhospitalité rencontrées sont au coeur des analyses sur la santé psychique des réfugiés. Aux violences d’État (emprisonnements, tortures, etc.), confl its armés, guerres civiles, s’ajoutent celles de ces terribles voyages semés d’obstacles, de terreurs et de rejets.

Les troubles psychotraumatiques sont ravivés par les effets destructurants du traitement que les pays d’accueil réservent à ces exilés. En « suspension territoriale », leur vulnérabilité est aggravée par leur situation juridico-politique en attente de statut, et par une précarité économique et sociale majeure.

La « clinique de l’exil » se situe au carrefour des cliniques du trauma, du déplacement et de la perte, de la survivance et du champ social. Le travail clinique auprès de réfugiés est semé d’épreuves : demande débordante, transfert et contre-transfert intenses, « écartelé » entre la demande de l’État (expertiser/certifier le trauma du réfugié) et celle du patient.

Cette conférence permet d’engager une réflexion sur cette problématique avec des acteurs engagés dans le care des personnes en exil.

Télécharger le programme complet des conférences.

 

1 Lhuilier D., Pestre E. (s/dir). Migrants, réfugiés, exilés : résistances et créativités, Nouvelle Revue de Psychosociologie, 25, 2018.