Le voyage épouvantable des mineurs en Méditerranée

Un rapport de l’UNICEF et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM)

Les enfants et les jeunes qui transitent par les routes de la mer Méditerranée se lancent dans un périple très risqué, où les mauvais traitements, la traite et l’exploitation des êtres humains sont monnaie courante. Certains sont plus vulnérables que d’autres : ceux qui voyagent seuls, ceux qui ont un faible niveau d’éducation et ceux qui entreprennent des voyages plus longs. Les plus vulnérables de tous sont ceux qui viennent d’Afrique subsaharienne.

Ces conclusions sont tirées d’une nouvelle analyse de l’UNICEF et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) portant sur le périple vers l’Europe de quelque 11 000 enfants (adolescents âgés de 14 à 17 ans) et jeunes (18 à 24 ans) réfugiés et migrants le long des routes de la Méditerranée centrale et orientale en 2016 et 2017. Elles se fondent sur les réponses fournies dans le cadre des enquêtes de surveillance des flux de la Matrice de suivi des déplacements menées par l’OIM.

Cette analyse révèle que bien que les adolescents et les jeunes courent plus de risques que les adultes sur les deux routes, celle de la Méditerranée centrale vers l’Italie est particulièrement dangereuse. La plupart des jeunes migrants et réfugiés qui empruntent cette route traversent la Libye, où règnent l’anarchie et la violence et où ils sont souvent arrêtés par les autorités gouvernementales ou autres. Sur les deux routes, les jeunes migrants et réfugiés qui voyagent en groupes – qu’il s’agisse de leur famille ou non – ou qui ont un meilleur niveau d’éducation bénéficient d’une certaine protection.

Mais l’endroit d’où ils viennent est plus déterminant que ces deux facteurs. Pour un adolescent venant d’Afrique subsaharienne qui a fait des études secondaires et qui voyage en groupe sur la route de la Méditerranée centrale, le risque d’être exploité est de 75 %. S’il venait d’une autre région, ce risque tomberait à 38 %. Des récits informels et des recherches qualitatives dans le bassin méditerranéen et ailleurs laissent penser que cette différence est liée au racisme. D’innombrables témoignages de jeunes migrants et réfugiés d’Afrique subsaharienne révèlent clairement qu’ils sont traités plus durement et visés à des fins d’exploitation en raison de la couleur de leur peau.

Résumé du rapport en français

Full report in English